Résistance et Déportation

"De la sueur, des larmes, du sang … La Shoah."

Rencontre

Recontre le 30 novembre 2011 à Créteil avec

d’anciens résistants et historiens

Dans le cadre du Concours national de la Résistance et de la Déportation, le 30 novembre 2011 à Créteil, des collégiens et des lycéens du Val-de-Marne engagés dans le concours ont rencontré d’anciens déportés autour du thème de l’année « Résister dans les camps nazis ».

Cette rencontre est organisée à lʼhôtel du département à Créteil par :

  • le Musée de la Résistance nationale,

  • le CRDP de l’académie de Créteil et le CDDP du Val-de-Marne,

et avec le soutien du :

  • Conseil général du Val-de-Marne et de lʼInspection académique du Val-de-Marne,

  • Concours de la Préfecture du Val-de-Marne,

  • Rectorat de lʼAcadémie de Créteil.

De plus, la rencontre était animée par Eric Brossard, professeur relais au Musée de la Résistance nationale, et Daniel Martin du CRDP de Créteil.

Participants :

  • Eric Brossard (Professeur relais au Musée de la Résistance nationale)

  • Olivier Lalieu (Historien au Mémorial de la Shaoh)

  • Annette Chalut (Résistante déportée à Ravensbrück)

  • Denise Vernay (Résistante déportée à Ravensbrück)

  • Gaston Viens (Résistant déporté à Buchenwald)

  • Léon Zyguel (Déporté à Auschwitz puis à Buchenwald)

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> Olivier Lalieu

Historien (Mémorial de la Shoah)

Thèmes abordés :

Résister dans les camps nazis, une situation exceptionnelle,

Lʼunivers concentrationnaire,
Les centres de mise à mort,
Les conditions et les formes de résistance,
Lʼinsurrection de Buchenwald,
Lʼinsurrection du Sonderkommando dʼAuschwitz-Birkenau.

Biographie :

Historien, responsable de l’aménagement des lieux de mémoire et des projets externes du Mémorial de la Shoah, Olivier Lalieu est l’auteur du livre La résistance française à Buchenwald, Tallandier, 2012.

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> Annette Chalut

résistante déportée à Ravensbrück

Thèmes abordés :

Tentative pour ne pas partir dans un transport,
Sabotage de la production de masques à gaz,
Refus de toute prime de production,
Célébrations non autorisées à Noël 1944,
Tenir grâce à la fraternité et la solidarité.

Biographie :

Née à Paris en 1924 , elle est internée au fort de Romainville. Elle est déportée le 13 mai 1944 à Ravensbrück, puis au Kommando de Hanovre-Limmer, dépendant du camp de Neuengamme, puis Bergen Belsen où elle est libérée le 15 avril 1945. Elle préside le comité international de Ravensbrück.

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> Denise Vernay

résistante déportée à Ravensbrück

Thèmes abordés :

La résistance, lʼarrestation et la déportation,
Survivre : un instinct de vie,
Etre Verfügbar pour éviter le travail régulier,
« Organiser » pour se procurer lʼindispensable,
Ne pas travailler pour lʼeffort de guerre allemand,
Fabriquer et tenir un carnet clandestin.

Biographie :

Née à Paris en 1924 dans une famille juive, elle est étudiante à Nice à l’automne 1940. Rapidement, elle diffuse les messages entendus sur Radio Londres. Elle aide à cacher des enfants juifs menacés d’arrestation, comme son père a accueilli des réfugiés juifs allemands avantguerre. Par l’intermédiaire d’une amie institutrice, elle s’engage dans le mouvement Franc-Tireur à l’été 1943 et entre en clandestinité. Elle est agent de liaison à Lyon de septembre 1943 à avril 1943, puis rejoint la lutte armée en Haute-Savoie au sein des Mouvements unis de la Résistance. Arrêtée le 18 juin 1944, elle est interrogée par la Gestapo de Lyon. Emprisonnée au fort Montluc Montluc, puis au fort de Romainville, elle est déportée comme résistante au camp de Neue Bremm puis à celui de Ravensbrück en juillet 1944. Amie et compagne de déportation de Germaine Tillion. Elle est transféré en mars 1945 au camp de Mauthausen où elle est libérée par la Croix-Rouge le 22 avril.

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> Gaston Viens

résistant déporté à Buchenwald

Thèmes abordés :

La résistance, lʼarrestation et la déportation,
Lʼimportance des organisations de résistance antifascistes,
La lutte entre les verts et les rouges pour le contrôle de lʼadministration détenue,
Le Comité des intérêts français (Marcel Paul et Frédéric-Henri Manhès),
Lʼaide aux déportés français à Buchenwald,
La préparation de lʼinsurrection (la Brigade dʼaction libératrice),
Importance et limites de la solidarité entre les détenus français,
La libération de Buchenwald.

Biographie :

Né en 1924 à Cheval-Blanc (Vaucluse) dans une famille de maraîchers, Gaston Viens rejoint la résistance en 1941 en adhérant à un cercle clandestin de la Jeunesse communiste et en s’engageant dans les FTPF en 1942 dans la région de Saint-Rémy-de-Provence. Arrêté le 14 juillet 1943 par la Gendarmerie française au cours d’une action visant à inciter les jeunes à ne pas partir pour le STO en Allemagne, il est enfermé à la prison d’Avignon puis à la prison d’Aix-en-Provence. Jugé par le tribunal spécial et interné au camp de Saint-Sulpice-la-Pointe. Transféré à la gare de Toulouse le 30 juillet 1944, il est déporté au camp de Buchenwald avec les emprisonnés de la région. Avec le groupe dont il est le responsable, il est affecté à la brigade d’action libératrice. Agent de liaison des groupes de combat, il participe les armes à la main à l’insurrection du 11 avril 1945.

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> Léon Zyguel

déporté à Auschwitz puis Buchenwald

Thèmes abordés :

Lʼarrestation et la déportation,
Affectation dans un camp de travail du complexe dʼAuschwitz,
Survivre dans un camp de travail : lʼimportance de la solidarité,
Lʼévacuation dʼAuschwitz : les marches de la mort,
La solidarité à Buchenwald ; redevenir un homme et un combattant (hommage à Guy Ducoloné),
Lutter contre les évacuations de déportés de Buchenwald vers dʼautres camps,
Participer à lʼinsurrection des détenus de Buchenwald.

Biographie :

Né à Paris en 1927 de parents juifs polonais émigrés en France, Léon Zyguel subit les persécutions antisémites. Le père est arrêté à Paris lors d’une rafle en août 1941. Arrêté par la Feldgendarmerie avec sa mère etses frères et soeur à Mont-de-Marsan, en juillet 1942, lors d’une tentative de passage en zone non-occupée, il est enfermé au camp de Mérignac. Transféré en août à Drancy, il y retrouve son père, interné depuis l’été 1941 à la suite d’une rafle, puis à Pithiviers. Il est déporté au camp d’Auschwitz par le convoi n° 35 (1028 déportés et seulement 23 rescapés, dont Léon Zyguel et son frère Maurice). Il est affecté à divers Kommandos de travail, dont l’un est chargé de d’enterrer les morts. Évacué d’Auschwitz en janvier 1945, il parvient au bout d’une douzaine de jours au camp de Buchenwald. Il est sauvé avec son frère par la résistance intérieure du camp, en particulier par des détenus français. Le 11 avril 1945, Léon Zyguel participe à l’insurrection armée et à la libération du camp.

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> Pierre Daix

résistant déporté à Mauthausen

Pierre Daix n’a pu prendre part à la rencontre en raison de problèmes de santé. Il a adressé un message aux collégiens et aux lycéens grâce à cette vidéo filmée le 22 novembre 2011.

Biographie :

Né en 1922 à Ivry-sur-Seine, Pierre Daix adhère au Parti communiste français en 1939. Dès juillet 1940, il crée un club étudiant du Centre laïque des auberges de la jeunesse qui sert de couverture à l’Union des étudiants communistes clandestine. Après avoir participé aux premières manifestations étudiantes à Paris à l’automne 1940. Arrêté puis libéré, il interrompt ses études et intègre les groupes armés de l’Organisation spéciale en 1941. Arrêté à nouveau, il est emprisonné La Santé, Fresnes, Clairvaux et Blois, avant d’être transféré au camp d’internement de Compiègne-Royallieu. En mars 1944, il est déporté au camp de Mauthausen. Connaissant l’allemand, Pierre Daix travaille avec l’organisation de résistance internationale clandestine et aide à sauver des résistants français sans distinction d’origine politique. Il est libéré le 23 avril 1945 par la Croix-Rouge internationale.


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